Suganya Kuppusamy

Suganya KuppusamySuganya Kuppusamy bénéficie d’une bourse postdoctorale Marie Skłodowska-Curie (MSCA) pour effectuer ses recherches à l'Institut de Recherche Dupuy De Lôme de l’UBS - Lorient.

Pouvez-vous vous présenter ?

Originaire d'Inde, j'ai obtenu mon doctorat en ingénierie géotechnique à l'IISc Bangalore (Inde). Mes travaux étaient orientés sur les techniques d'amélioration des sols pour les argiles très molles. Après ma thèse, j'ai occupé un poste d’ingénieur géotechnique, j’étais responsable de projet à l'IIT Madras (Inde). 

Pouvez-vous présenter vos travaux de recherche ? 

Mon intérêt pour la terre comme matériau de construction s'est développé lors d'un projet personnel, au cours duquel j'ai découvert les techniques du pisé. J’ai ainsi pu avoir un aperçu des défis socio-techniques et économiques associés à l'utilisation de matériaux de construction locaux comme la terre dans la construction moderne, contrastant avec les matériaux de construction contemporains, malgré le riche héritage de notre région en matière de pratiques anciennes de construction en terre.

Suite à cette expérience personnelle, j'ai décidé de réorienter mes recherches et d’étudier la terre en tant que matériau de construction viable. L’idée était de m’appuyer sur mes connaissances acquises par le passé notamment dans le domaine de l’ingénierie des fondations.

Comment avez-vous connu l'UBS ?  

J’ai découvert Arnaud Perrot, Professeur à l’Université Bretagne Sud de Lorient (France) et Guillaume Habert, Professeur à l'ETH Zurich (Suisse) et leurs domaines d’expertise grâce à leurs publications. Ensemble, nous avons rédigé une proposition de recherche et soumis notre projet à la bourse MSCA. Leurs conseils et leur soutien m'ont aidé à affiner mes idées, ce qui a conduit à l'acceptation de la candidature. 

Actuellement, je concentre mes recherches à l’UBS sur le développement de formulations de matériaux de construction à base de terres d'excavation et de déchets respectueux de l'environnement, et à la fois imprimables ou coulables comme du béton. Mon projet inclut également un séjour à l'ETH Zurich, où je mène des études d'analyse du cycle de vie (ACV) pour évaluer les implications environnementales des mélanges de terre et de la technologie de construction associée.  

 

Vos recommandations et conseils pour les futurs candidats :  

  • Les propositions doivent mettre l'accent sur la recherche de pointe et contribuer à la croissance économique tout en garantissant des bénéfices environnementaux dans le contexte européen
  • Le dossier doit mettre en valeur la recherche interdisciplinaire. Pour ma part, j'ai valorisé ma formation en mécanique des sols, l'expertise du Pr. Arnaud Perrot en chimie des liants et en impression 3D et les études du Pr Guillaume Habert en évaluation environnementale des matériaux de construction. 
  • La rédaction pour une bourse MSCA est un exercice unique et faire appel à la 2PE est nécessaire. Je conseille aux futurs candidats de s'engager dès le début avec les futurs superviseurs et avec l'établissement d'accueil.  

 

 « L’UBS a également été d’une grande aide. De l’obtention du visa à mon déménagement en France avec ma famille, le soutien de l’établissement d’accueil m’a permis de minimiser le stress et de me concentrer sur ma recherche. Désormais à l’ETH Zurich en tant que chercheur invité, je continue de bénéficier du soutien inestimable de l’UBS. » 

 

Arnaud Perrot, superviseur du projet RePrintCLAY

Arnaud Perrot, Professeur à l’Institut de Recherche Dupuy de Lôme (IRDL) à Lorient, est le superviseur du projet RePrintCLAY de la post-doctorante Suganya Kuppusamy.

Comment avez-vous connu Suganya Kuppusamy ?

En 2021, Suganya a déposé un dossier de candidature pour obtenir une bourse MSCA avec l’ETH Zurich et avait obtenu une très bonne note. Les collègues de Zurich souhaitaient recandidater en 2022 mais la Suisse s’est retirée du programme. Connaissant mon intérêt pour ce type de bourse, les chercheurs de Zurich nous ont mis en relation.

Comment avez-vous travaillé pour l’écriture du projet ?

Nous avons coconstruit le sujet à distance, puisque Suganya a rédigé et déposé son projet MSCA lorsqu’elle était à en poste d’ingénieur géotechnique dans une entreprise Indienne. Pendant deux mois, nous organisions deux réunions d’une heure par semaine pour travailler sur le projet. La Plateforme Projets Européens Bretagne (2PE) participait également à ces réunions de travail à notre demande, quand nous l’estimions nécessaire.

Dans le dossier de candidature, il faut réussir à montrer que le post-doctorant vient d’une thématique, le laboratoire et le superviseur travaillent sur une autre thématique et c’est la rencontre des deux qui va faire émerger un sujet original.

Quels sont les bénéfices pour le superviseur et le laboratoire ?

La bourse MSCA permet d’attirer des profils à fort potentiel, ayant une expérience à l’international. Les candidats ont déjà rédigé des dossiers, ils ont une expérience solide du monde de la recherche et pour la plupart, ils ont déjà fait des post-doctorats. Les profils ne sont pas les mêmes que pour une offre de post-doctorat traditionnel.

De plus, cette collaboration nous permet de travailler dans un cadre fixe avec des instituts prestigieux à l’étranger.

Quels conseils donneriez-vous aux collègues qui souhaiteraient se lancer ?

  • Se faire connaître auprès de la 2PE : mise en relation entre les superviseurs et les candidats
  • Écouter les conseils de la 2PE : la 2PE accompagne les chercheurs dans le montage de projets européens, ils ont l’habitude de rédiger ce type de dossier
  • Avancer étape par étape : si la 2PE n’approuve pas le candidat, arrêter la collaboration et retenter l’année d’après.

 

Crédit photographique : ©Université Bretagne Sud. IRDL